Monkey Journey To The West | The Age – 24 août 2008

Monkey voit, Monkey fait

Prenez le cerveau Britpop derrière le groupe illustré Gorillaz, faites lui composer un opéra chinois, ajoutez y de la Cantopop et fondez le sur légende play-back Monkey. Damon Albarn et Jamie Hewlett parle à Stephanie Baunbury de leur plus bizarre collaboration.

Damon Albarn, Jamie Hewlett et moi-même nous nous tenons sur le balcon de la Royal Opera House de covent Garden où l’énorme œuvre sur laquelle ils ont collaboré se déroule sur scène, à regarder des flammes qui vrombissent hors trottoir cinq étages en dessous de nous par une grille. La cuisine d’un restaurant est en feu.

“C’est mauvais en bas. Ça va exploser d’une minute à l’autre”, observe Albarn, avec  l’air d’un homme qui connait ses feux souterrains. Les flammes s’étalent sur quelques mètres et les boutiques avoisinantes ont été évacuées. Ne devrions-nous pas nous éloigner un peu ? “Peut-être, dit Albarn au-dessus de la rue vide, mais j’aime bien le danger”.

Albarn a fondé sa carrière en faisait fi du danger, bien qu’habituellement il soit musical. L’ancien leader de Blur, et Hewlett, l’illustrateur du tonnerre avec qui il a inventé le groupe “virtuel” Gorillaz, sont également les deux tiers de la collaboration qui a produit Monkey: Journey To The West.

Monkey, sorte d’opéra contemporain d’acrobaties chinoises fondé sur une saga de la dysnastie Ming à propos d’un méchant roi singe qui veut être immortel, est l’idée personnelle du metteur eb scène chinois admiré Chen Shi-Zheng, qui a mis en scène plusieurs spectacles chinois contemporains aux États-Unis.

Albarn a écrit la musique basée sur l’échelle et les formes musicales chinoises ; Hewlett a conçu les personnages et les décors. Les paroles sont en mandarin, avec de simples sous-titres. Rien de cela ne devait fonctionner, mais Monkey a reçu des critiques dytirambiques depuis sa première lors d’un festival d’arts à Manchester l’année dernière.

Peu de musiciens, je suggère à Albarn, seraient prêts à s’attaquer à une tradition aussi ancienne et rarifiée que l’opéra chinois sans broncher.

“Ouais, mais…” commence-t-il – ayant vu la cavalerie arriver sous la forme des pompiers de Londres, il est revenu à son café – “je ne m’inquiète pas des trucs comme ça. Je ne pense pas que j’aurais mis un pied dans la Royal Opera House si je n’étais pas concerné par ces choses”.

Quand c’est arrivé, Albarn savait autant – ou rien – sur l’écriture d’un opéra que la culture chinoise.  “Il y avait le même niveau d’ignorance à propos des deux vraiment. Je ne parle pas la langue et je n’ai jamais écrit quelque chose qui ressemblait vaguement à ça avant”.

Ils avaient aucune idée s’ils pouvaient le faire, dit Hett, mais ils n’allaient pas refusé le voyage de recherche dans les régions rurales de la Chine. Chen a emmené Albarn et Hewlett cinq fois en tout en Chine. Cela a demandé 18 mois à Albarn de produire son premier morceau, une version personnelle rythmiquement gonglée d’un morceau de pop chinoise féminine intitulée Heavenly Peach Banquet.

“Je trouve qu’elle a beaucoup d’humour, dit Chen. La pop de Hong Kong est si belle et si naïve. C’est Damon qui prétend être naïf et on se moque de lui. Désordonné est un mauvais terme, mais il a pris une mélodie, s’est amusé avec et a mis des bruits dessus, la tordue et a traité le son de manière à ce que rien ne transparaisse”.

Hewlett, pendant ce temps, travaillait sur des dessins de personnages qui seraient approuvés par Chen. Au début, dit Chen, il référençait sa recherche de manière trop lourde. “Ils étaient trop chinois. Ça lui a pris longtemps pour s’éloigner de ça, dessiner Monkey à partir de son imagination. Je voulais surprendre les gens, s’éloigner de ce qui avait été fait. Et Jamie a beaucoup d’humour quand tu traines avec lui et je voulais que ça se voie. C’est une B.D., après tout”.

Hewlett dit qu’aujourd’hui il pense qu’il a eu une tâche plus facile qu’Albarn. “En tant qu’artiste, je ne peux vraiment pas me tromper. C’est une culture complètement fondée sur l’image : la langue est écrite en caractères, ce n’est que des pictogrammes”.

Ce mois voit la sortie d’un album studio de la musique de Monkey, avec des illustrations de Hewlet qui sont bien plus sombres et plus perverses que les designs éclatants qu’il a fait pour les décors et les personnages sur scène.

“Je voulais sortir l’album de manière à ce qu’il y ait un disque, littéralement, de la manière dont j’y pense dans ma tête”, dit Albarn. Mais la musique devrait exister seule, continue-t-il, parce qu’elle n’a pas été composée comme un accompagnement à l’action.

“Je n’allais pas commencer à faire de la musique qui conduit la narration, parce que c’est tout simplement guère sortable ; ça devient de la musique de film ou de dessin animé. Ils courent. On ne peut pas vraiment travailler comme ça. J’ai juste écrit beaucoup de musique et lentement, j’ai tout assemblé”.

Il dit qu’il a composé sa propre musique en utilisant l’échelle pentatonique ; autre part, il a décrit l’écriture à l’aide d’un système d’étoiles à cinq ou sept branches qu’il tournait, on suppose au hasard, pour produire des combinaisons inattendues de notes. Même ainsi, comme l’ont observé les critiques, la musique esr complètement Albarn.

“L’un des trucs les plus remarquables d’Albarn, a écrit Alexis Petridis dans le Guardian, également montré sur l’album Mali Music de 2002, est sa capacité à s’imprimer d’une quelque manière sur la world music d’une manière modeste”.

Ce qui rend l’approche d’Albarn de l’idiome chinois entièrement distinct, dit Chen, c’est son approche du rythme et les sons qu’il découvre. Son orchestre s’étendait de cordes au tuba, mais incluait également des instruments chinois comme le pipa – une sorte de luth – et les Ondes Martenot, un instrument électronique des années 1920 qui produit un soupir oscillant, un peu comme le son d’une scie. Albarn et ses collaborateurs ont également inventé leur propre instrument, une sorte de klaxon fabriqué en plexiglas, pour produire les sons des rues de Chine aux côtés du ronronnement des cordes classiques.

“Pour moi, surtout avec le disque, c’est un morceau moderne, dit Albarn. Ça n’essaye pas d’évoquer du tout l’époque d’une légende. C’est le centre-ville de Pékin, Shanghai ou Tokyo. C’est l’Asie moderne : légèrement cinglée, très colorée, assez sexy, mais toujours un endroit assez sinistre”.

Inévitablement, la moralité d’investir la culture chinoise a été mise en doute, surtout depuis que des versions plus aimables des personnages de Monkey ont été commissionnées par la BBC comme lien promotionnel pour sa diffusion des Jeux Olympiques. Monkey, Pigsy et Tripitaca de Hewlett rencontrent divers morceaux d’équipement sportif ; le ton est frivole. Il y a une sorte de malaise, a dit Albarn au journaliste musical britannique Paul Morley, dans le fait qu’il est habitué à être dans le camp des protestateurs.

“Je me retrouve dans l’étrange position que, bien que je suis d’accord avec la charité, je comprend que l’hôpital se fout de la charité. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce que fait la Chine, mais je pense que c’est important que le dialogue continue ou ils disparaitront pour toujours derrière un mur”.

Hewlett, aussi, dit qu’il faut garder les lignes ouvertes. “Si tout nous explose à la tronche, je continuerai à prendre mes responsabilités dans ça. Le niveau de compréhension à l’Ouest de ce vaste pays et ses habitants est très basse et, si tu en as l’opportunité, pourquoi ne pas faire ce que tu peux pour y mettre de la lumière ?”

En septembre, cependant, ils passeront tous les deux au prochain projet qui, disent-ils vaguement, pourrait s’appeler Carousel, pourrait avoir quelque chose à voir avec l’Espagne mais, en ce moment, c’est juste beaucoup d’idées et de morceaux de musique. Le défi est de continuer à faire des choses qui sont complètement différentes de ce qui a été fait auparavant. Et si elles semblent impossibles, mieux c’est. Ce sens du danger : cela rend les choses vivantes.


CHANGEMENTS D’HUMEUR

L’opéra chinois est juste la dernière incarnation musicale d’Albarn.

1994 Britpop
Les rivaux snobs des frères Gallagher ont eu du succès avec l’Anglomanie de gosse du troisième album de Blur, Parklife. Il était tendance de les rejeter comme Mockneys, mais ce n’est pas mauvais du tout.
2002 Fusion africaine
D’abord Albarn a tourné en Afrique. Puis il a édité 40 heures d’enregistrements live en 16 morceaux de son de corde pincée en sardine avec le garçon blanc jouant un rôle secondaire (en fait du mélodica) derrière les gens locaux sur Mali Music.
2005 Hip-hop au pantalon taille basse
Le groupe illustré Gorillaz a utilisé la voix et les paroles d’Albarn et les images du créateur de Tank Girl Jamie Hewlett. Le second album au grand succès, Demon Days, a ravivé la carrière de De La Soul avec les sales riffs de Feel Good Inc..
2007 Psycho-géographie
Le nouveau supergroupe d’Albarn, The Good, The Bad & The Queen, a canalisé l’angoisse millénaire de l’écrivain londonien Iain Sinclair pour un travail de romain au travers de nouvelles propriété et les rues ondulées. Le groupe enregistre un album funk le mois prochain.

Traduction : 18 mars 2009

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