Stripped – Chapitre 40

Il est temps à nouveau de collectionner

“Je me suis donné un moment de répit après la fin de la tournée [1993/94] – pour m’assurer que je n’étais pas trop crevé et que je pensais clairement, et je me suis juste dit, Écoute, si je me sens pareil qu’aujourd’hui dans six mois, alors je saurai qu’il faudra qu’on déclare forfait là. Et c’est ce que j’ai fait ; c’est comme ça que je me sentais. J’ai juste décidé que notre communication personnelle ne s’était pas vraiment amélioré, et que si on retournait en studio ensemble comme on l’était – encore une fois, alors on aura encore exactement les mêmes problèmes”.
– Alan Wilder, 2006

La partie européenne de Touring The Angel s’est finie le 3 avril avec une seconde date consécutive à la Wembley Arena, récemment rénovée, avec Pierre Perrone observant le look vestimentaire de Gore pour The Independent : “Il porte un étrange costume plumeteux noir – complet avec ce qui ressemble à un bonnet phrygien, des ailes, et une jupe en cuir – ce qui le fait ressembler à un gladiateur en peluche et, je me rend compte rapidement, que c’est une reconstruction de la pochette de l’album actuel du groupe tandis qu’ils interprètent les deux morceaux d’ouverture de Playing The Angel… bougeant au centre de la scène pour jouer d’une guitare en forme d’étoile (faite sur mesure) qui est assortie à son maquillage à paillettes, Gore retire finalement son bonnet noir pour révéler ses cheveux teints en blond caractéristiques et casse la baraque”.

Martin Gore : “J’ai pensé que je devrais définitivement avoir des ailes sur ma tenue. Heureusement, j’ai une amie qui est créatrice à Londres, et elle et moi – ensemble – on a imaginé les jupes et les pantalons ; ce chapeau crête [tricoté à la main par Punk’s Not Dead] a été rajouté plus tard, parce qu’une fan s’est pointée [à la dédicace de Tower Records] à New York et nous en a donné tous un, alors ça semblait bien allé avec la tenue”. (1)

Le concert de Wembley coïncidait également avec la ressortie du premier groupe du répertoire de Depeche Mode pour célébrer le 25ème anniversaire du groupe. Les éditions collectors “Remasters” 2 disques comprenaient un nouveau mix surround en 5.1, toutes les faces B associées, et un film d’une demi-heure spécialement commissionné avec des interviews des membres du groupe anciens et actuels, chroniquant cette période en particulier de la carrière de Depeche Mode. Plus il y avait un livret 16 pages avec l’art de l’album original, des photos, les paroles et des textes de Daniel Miller.

“Ce n’était pas vraiment une question d’anniversaire – il y en a trop qui arrive ! a dit Miller à Sound On Sound. On ne peut pas vraiment faire quelque chose pour tous [les albums], et je ne voudrais pas ; je n’aime pas vraiment regarder en arrière. Ce projet était vraiment dirigé vers les fans. Les gens sont tellement habitués à entendre des remixes, mais on voulait faire quelque chose de différent. Quand tu acceptes de faire ces choses, tu as une idée quant à ce que ça va impliquer, mais tu ne penses pas vraiment à combien de temps ça va prendre, ou la quantité de travail va être impliqué. C’est devenu un énorme projet mais ça en valait extrêmement la peine”.

Ayant travaillé sur les diverses versions de Playing The Angel, c’est à Simon Heyworth qu’a été confié le travail de remaster, qui a débuté en octobre 2005. “Mute est très courageux et imaginatif de rajouter le DVD et le son surround, dit-il. Les fans sont instruits sur les différents formats et peuvent ainsi entendre quelque chose qu’ils connaissent si bien présenté sous un nouveau jour”.

L’ingénieur en chef de Mute, Kevin Paul, a choisi de remixer tous les albums en 5.1 à partir des bandes multi-pistes originales, utilisant les masters stéréo en référence pour “tenter de mixer comme si, par exemple, Flood ou Dave Bascombe étaient en studio à l’époque, mais avec les avantages de la nouvelle technologie”.

Avec les producteurs originaux des albums consultés pour le remixage mais pas tant pour le remastering stéréo, le travail de Heyworth était plus facile et considérablement plus rapide que celui de Paul. Dans une tactique marketing inhabituelle, Music For The Masses et Violator ont été sortis en décalé, le même jour que Speak & Spell, possiblement en raison d’être plus facile à finir que leurs prédécesseurs.

Pendant ce temps, le 27 avril, les dates nord-américaines de Touring The Angel ont repris en Californie au Shoreline Amphitheatre de Mountain View. “Une fois que le groupe est arrivé là-bas, a noté Jonathan Kessler, tout à coup, ils se sont rendus compte combien cette tournée était difficile avec plusieurs soirs d’affilé. Une fois qu’on a changé pour [les dates de printemps et d’été] à vraiment s’écarter de faire trois concerts d’affilé, [réduisant] le programme à une vitesse plus facile”.

“Il semble que quand on fait deux concerts et qu’il y a après un jour de repos, et puis, peut-être un concert et puis quelques jours de repos, on apprécie tous bien mieux”, a confirmé Gahan.

La date au Shoreline était également la première des 50 concerts capturés par l’équipe Live Here Now et sortis en 2CD deluxe en édition limitée sous le nom de Recording The Angel, contenant de nouvelles photos exclusives de Anton Corbijn. Comme pour l’expérimentation Erasure, ces enregistrements sont progressivement sortis en paquet au fur et à mesure que la tournée avançait, avec les dates américaines jusqu’à la fin avril devenant disponibles le 31 mai pour 38$ par titre.

Erasure, aussi, étaient occupés à tourner en Europe et aux États-Unis en même temps, bien que sur une échelle considérablement plus petite, avec un itinéraire en avril/mai compris de 20 dates en théâtres, dont une prestation filmée au Ryman Auditorium de Nashville (maison de Grand Ole Opry) pour une sortie plus tard (27 janvier 2007 au Royaume-Uni ; 12 février 2007 aux États-Unis) sous la forme du DVD On The Road To Nashville rempli de bonus.

L’équipe de Live Here Now a enregistré le concert de The Acoustic Tour de Erasure au Shepherd’s Bush Empire de Londres le 19 avril – sorti en coffret 2CD de luxe en édition limitée un mois plus tard – pour la promotion de Union Street du duo (sorti le 3 avril) qui avait en fait été enregistré à l’automne 2003, avant Nightbird, dans le même studio de Brooklyn. L’album comprenait des réinterprétations acoustiques de chansons de leur répertoire. “On trouvait simplement qu’il y avait des chansons sur nos albums qui avaient été manquées en termes de chansons… explique Clarke. C’était génial de revenir à ces chansons, certaines que je n’avais pas vraiment écoutées depuis leur enregistrement – tout à coup, on entend la naïveté qui était là au départ”.

Andy Bell : “L’idée était de montrer les chansons sous un jour différent et montrer qu’elles pouvaient fonctionner sur n’importe quel instrument – synthétiseurs ou guitares. Ça change tellement de chanter avec des instruments acoustiques – il y a plus d’espace, on dirait. Quand on utilise de l’électronique, elle absorbe une partie de la voix, alors [qu’avec] des cordes la voix semble vibrer avec”.

Pendant ce temps, le monstre Touring The Angel continuait à avancer avec grand bruit, incluant une double date (4 et 5 mai) au Mexico Foro Sol Stadium de 50 000 places de Mexico, avant de s’immobiliser temporairement au Starlight Amphitheatre de Kansas City le 10 mai. Une heure après le début du concert, après la partie solo de Gore, Gahan n’a pu retourner sur scène étant donné qu’il avait perdu la voix. Revenant du Mexique, sa voix avait été affectée par les températures anormalement froides de la salle. Après en avoir été informé, Gore a tenu bon avec l’aide de Gordeno, chantant vaillamment six chansons d’affilé sans précédent, à savoir HomeIt Doesn’t Matter TwoLeave In SilenceA Question Of Lust, Somebody et Damaged People, avant de dire stop. (2)

Le concert le lendemain à Chicago a été annulé après qu’un médecin diagnostique une laryngite et conseille à Gahan de reposer sa voix. Le concert n’a pu être reporté à cause des autres dates de la tournée, et les billets ont été remboursés.

“Pour Dave, les concerts sont extrêmement difficiles, et pour Christian, c’est extrêmement difficile, a confirmé Gore. Quand ils sortent de scène, ils dégoulinent de sueur ! Si j’ai quelques perles alors ça a été une prestation vraiment difficile pour moi !”

Le larynx de Gahan s’était remix à temps pour le concert suivant au Jones Beach Amphitheater (13 mai), avec les dates américaines et canadiennes se finissant au Nissan Pavilion de Washington le 21 mai.

Le 5 juin, un single “double face A”, John The RevelatorLilian a été extrait de Playing The Angel dans tous les formats habituels – le DVD comprenant un clip réalisé par Blue Leach tourné lors des concerts du groupe au Forum de Milan. Dans un léger écart de la récente opération singles de Depeche Mode par Mute, pas mois de 12 mixes et remixes individuels de John The Revelator ont été disponibles simultanément en téléchargement à partir du 5 juin, boostant sans doute les ventes du single étant donné qu’il est monté à la 18ème place au Royaume-Uni.

Tandis que John The Revelator est crédité à Martin Gore, (3) ses origines reposent dans une chanson à répondre gospel/blues américaine traditionnelle du même nom enregistrée en 1930 par Blind Willie Johnson (et incluse dans Anthology Of American Folk Music sortie en 1952 – compilation de six albums de 84 enregistrements folks américains). La première femme de Johnson, Willie B. Harris, interprétait les parties réponse de la chanson à peu près de la même manière que Gore quelques 75 ans plus tard. Il a employé plusieurs éléments de l’originale pour la version moderne de Depeche Mode, “critique impartiale de la religion organisée, condamnant l’intensité fondamentale des prophètes”, selon l’interprétation de The Independent.

La portion européenne de Touring The Angel se propageait dans des stades en Allemagne, au Danemark et en Europe de l’Est avant des apparitions lors de festivals au Heineken Jamming Festival à Imola en Italie (16 juin), l’O2 Wireless Festival de Londres (25 juin), et à l’affiche avec Goldfrapp et le pionnier de la synth-pop Thomas Dolby (sa dernière première partie de Depeche Mode ayant été le Rose Bowl de Pasadena en 1988) aux Eurockéennes de Belfort le 1er juillet, terminant le 1er août à Terra Vibe (park) d’Athènes. (4)

Durant neuf mois, Depeche Mode ont joué 123 concerts devant 2,5 millions de personnes sur 31 pays, avec 800 000 billets vendus en Europe uniquement – étant plus qu’à la hauteur de l’affirmation de Q que le meilleur groupe de Basildon était “le groupe électronique le plus populaire que le monde n’ait jamais vu”.

Le 25 septembre a vu la sortie simultanée de Touring The Angel: Live In Milan généreusement garni à la fois en formats double DVD et double DVD plus CD live. Pour continuer comme avec les autres DVD de Depeche Mode, le film central a eu une diffusion exclusive à 20h le jour de la sortie dans quelques cinémas américains sélectionnés – en haute définition, rien que cela, avec un documentaire sur la tournée “en coulisses”, Only One Night, pas vu autre part.

“Il n’y a personne qui puisse toucher Depeche Mode et ce qu’on a créé ensemble jusqu’ici, déclarait Gahan dans le documentaire. Elle sera toujours là ; il y a 25 ans de musique qu’on a faite ensemble, et, pour moi, cette tournée [était] en quelque sorte une célébration de tout ce temps ensemble. [Être] sur scène ensemble et vraiment aimer ça… Je suis d’accord avec ça ; si c’était la fin, je serais heureux de laisser tout ça, parce que je pense qu’on a créé tellement ensemble que c’est génial. Ça ne veut pas dire qu’on ne le refera pas à l’avenir, mais que je suis bien là, tu vois ? Je suis enfin en paix avec ça ; je ne me bats plus pour essayer de prouver à quiconque – principalement moi-même – que je suis méritant !”.


Avec Depeche Mode sorti de la route, le 2 octobre 2006, Mute a sorti le deuxième groupe de Remasters édition collector avec A Broken Frame de 1982, Some Great Reward de 1984  et Songs Of Faith And Devotion de 1993 – encore une fois avec des morceaux bonus, une pochette et un DVD incroyablement rare exclusifs. Au bonheur des collectionneurs de Depeche, le DVD accompagnant Some Great Reward incluait cinq morceaux enregistrés live à Liverpool (le 29 septembre 1984) et Bâle (le 30 novembre 1984) durant le Some Great Reward Tour.

Chargé de la difficile tâche de reconstituer les enregistrements complexes de Songs Of Faith And Devotion, Kevin Vanbergen, manager de FX Copyroom, basé à Londres, spécialiste du sauvetage et du transfert de bandes, a recruté un nom familier. “Certains samples manquaient, a dit Vanbergen à Sound On Sound, et on a découvert que la plupart des disquettes ne marchaient pas, alors j’ai monté un dossier et je l’ai donné à Alan Wilder. Alan est venu, s’est assis et en gros a reprogrammé les parties de cet album – un vrai puzzle !”.

“On m’a demandé comme consultant”, a confirmé Wilder via son site web de Recoil, “et aussi j’étais le seul à avoir accès à certains sons qui n’avaient pas été enregistrés sur cassette lors des sessions originales. J’avais tout gardé sur des DAT de sauvegarde pour les besoins d’assemblage des versions live.

“Mon implication a vraiment été comme producteur exécutif, où je suis allé en studio pour jeter une oreille sur les mixes qui étaient en train d’être faits. Je n’ai pas vraiment été sur le terrain ; j’étais juste là pour écouter, donner des commentaires et des retours, alors c’est vraiment ce qu’on a fait…”

Quand on lui a demandé si le fait de se refamiliariser avec les enregistrements de Depeche Mode lui avait donné de nouvelles idées ou une nouvelle appréciation, Wilder a répondu, “Je ne dirais pas que j’ai gagné de grandes nouvelles idées dans les disques eux-mêmes. L’expérience d’écoute a ramené beaucoup de souvenirs, cependant. Certains sons individuels, exposés, ont déclenché un souvenir de la manière dont ils ont été enregistrés, ce qui, à son tour, me rappelait des conversations et nos différents rapports durant les périodes différentes de DM”.

Un Wilder revigoré a également eu hâte de regarder vers l’avenir, réactivant provisoirement un projet Recoil à moitié en sommeil via une vidéo postée en ligne en septembre 2006, dans laquelle il révélait qu’ayant fait une “longue pause” du business musical, il avait été “poussé de nouveau en studio” en octobre 2015 pour commencer à travailler sur un nouveau disque de Recoil dans son studio Thin Line implanté sur sa propriété du West Sussex. Que ce soit sa femme (et assistante à venir) Hepzibah ou un associé de Mute Records qui a “poussé” Wilder à reprendre le travail demeure non noté.

Selon Wilder, “les premiers mois de l’enregistrement, c’était juste me réintroduire à la technologie – mettre à jour tout le matériel, réapprendre toutes les choses que j’avais oubliée durant une si longue pause”.

Wilder a passé les six premiers mois de 2006 “juste à préprogrammer – essayer de trouver des idées et des atmosphères ; en avril, j’avais réussi à monter environ six, sept ou huit morceaux, qui étaient dans un état embryonnaire mais formaient une sorte de noyau d’idée d’un LP, et à ce moment, j’ai commencé à chercher des chanteurs, et je suis tombé sur un chanteur de blues vraiment, vraiment intéressant de Austin au Texas”.

Wilder a rapporté en septembre que “on est au début du mixage, et je cherche toujours à introduire une chanteuse de plus sur l’album, une voix féminine pour pondérer ce que le chanteur masculin a fait ; avec de la chance, ce processus de mixage nous emmènera pendant les trois mois à venir, jusqu’à Noël, ce qui devrait déterminer la sortie d’un album quelque part à la fin du printemps / début de l’été de l’année prochaine – c’est à dire 2007”.


Tandis que Wilder était coincé en studio, ses anciens collègues de Depeche Mode ont sorti un “nouveau” single. Quand il a été interviewé à propos d’une chanson jusqu’ici inédite, appelée à l’origine Martyr For Love, qui a été enregistrée durant les sessions de Playing The Angel à Santa Barbara, Dave McCracken a révélé, “C’était la première chanson qu’on ait faite là-bas, et c’était une chanson excellente. L’album a pris une tournure différente, et on ne l’a pas utilisée. Mais elle était finie. C’était comme une chanson de T. Rex électronique – un peu plus pop que le reste de l’album. Je pense qu’elle pointera sa tête à un moment”.

La prédiction de McCracken a été réalisée quand le morceau, raccourci en Martyr, est sorti au Royaume-Uni via les formats habituels le 30 octobre 2006 (entrant dans les charts à la 13ème place). Aucune nouvelle chanson n’a été écrite ni enregistrée pour la face B ; à la place, un remix de Martyr est apparu sur le single CD standard, tandis que deux remixes différents ont été couplés (aux côtés des inévitables téléchargements uniques) à Never Let Me Down Again – Digitalism Remix sur le single CD en édition limitée, et un montage vidéo, réalisé par Robert Chandler, montant créativement des extraits de clips de Depeche Mode remontant à Just Can’t Get Enough pour former un voyage incohérent et rapide dans l’histoire du groupe, avec la voix de Gahan calée à des clips de lui plus jeune pour créer une vidéo composite. Son contenu nostalgique faisait allusion à une imminente compilation – similaire à la manière dont le single hors album Only When I Lose Myself avait effectivement préfacé la compilation The Singles 86>98.

The Best Of: Volume 1 a fini pour se vendre à plus d’un million d’exemplaires seulement en Europe après sa sortie le 13 novembre (Royaume-Uni) et le 14 novembre (États-Unis). Le CD comprenait 18 tubes britanniques, de Just Can’t Get Enough de 1981 à Martyr, tandis qu’un DVD additionnel incluait 23 clips promotionnels, avec plusieurs recevant leur première sortie officielle sous ce format, plus un EPK The Best Of: Volume 1 accompagnant. (5) Les deux territoires se sont vus offerts en plus les téléchargements soi-disant deluxe de The Best Of: Volume 1, comprenant cinq remixes additionnels de divers morceaux.

Pour coïncider, Mute a saisi l’opportunité pour dévoiler quelques statistiques impressionnantes sur Depeche Mode, déclarant que le groupe avait passé plus de 400 semaines combinées dans les charts britanniques en date, ayant vendu plus de 72 millions de disques et joué devant des publics qui dépassaient 30 millions tout au long de leurs 25 ans de carrière.

Le groupe a été dûment récompensé quand ils ont gagné le trophée de meilleur groupe aux MTV Europe Music Awards de 2006 le 2 novembre, devant les autres nommés Red Hot Chili Peppers, Keane, Pussycat Dolls et Black-Eyed Peas, qu’un Fletcher clairement ravi a accepté au nom de Depeche Mode : “Bonsoir, Copenhague ! Ça a été une grande année pour Depeche Mode. On voudrait remercier énormément aux fans, et aussi à MTV pour avoir passé nos clips depuis 20 ans ! Merci !”

2006 avait, effectivement, été une grande année pour Depeche Mode, pourtant il y avait plus de sorties en réserve, avec encore plus d’éditions limitées de Martyr apparaissant en décembre suivies par The Complete Depeche Mode, coffret sorti exclusivement via iTunes, se vantant de posséder pas moins de 644 morceaux, avec un livret téléchargeable de 62 pages comprenant des images d’Anton Corbijn. Bien que le fan le plus ardent avait déjà la majeure partie de ce qui était proposé, pris à valeur faciale, The Complete Depeche Mode représentait en fait une valeur remarquable à 169.99 $, si on considère que payer et télécharger individuellement chaque chanson coûterait à l’acheteur potentiel une somme de 638.55 $ entraînant un découvert.

Depeche Mode – ou du moins EMI, voulant peut-être voir un retour sur leur investissement Mute – pouvaient être accusés de pomper une vache à lait, si ce n’était pour le fait que les fans du groupe ne diminuaient clairement pas, avec les ventes internationales de Playing The Angel ayant désormais dépassé la marque des 3 millions. Le 12 février 2007, Mute a sorti The Best Of: Volume 1 en triple vinyle, avec 6 Remasters de Depeche Mode sortis ainsi un mois plus tard.

Continuant la série des Remasters, Construction Time Again de 1983 et Black Celebration de 1986 sont apparus le 26 mars (avec Ultra de 1997 et Exciter de 2001 suivant le 8 octobre). À cause de contraintes temporelles, Roger Johnson – qui avait assisté Kevin Vanbergen dans le processus de pré-production, s’assurant que Kevin Paul ait accès à tout le matériel enregistré original – a repris le mixage pour Construction Time Again tandis que Paul persévérait avec le plus difficile Black Celebration, racontant à Sound On Sound que le titre phare a été “vraiment difficile, parce que les sons étaient tellement uniques ; Gareth Jones [le co-producteur original] et moi-même, on se grattait la tête, et même Gareth disait, Je ne m’en souviens pas”.

Du vinyle, au CD, au SACD, au téléchargement, en passant par le répertoire… certainement aucune opportunité de sortie de Depeche Mode n’a été laissée inexplorée.


(1) Au grand étonnement de la co-créatrice en grande fan Alyce Benevides, Gore a tellement aimé les bonnets qu’il a fini par en porter un tous les soirs sur scène, la publicité conséquente a fini dans le livre publié chez Chronicle Books, Pretty In Punk: 25 Punk, Rock And Goth Knitting Projets

(2) Malheureusement, aucun enregistrement officiel de Live Here Now de cette setlist réarrangée à la va vite n’a été rendu disponible ; à la place, la société s’est excusée en quelque sorte en ligne déclarant que tous ceux qui avaient acheté à l’avance des enregistrements de Kansas City ou du concert annulé de Chicago seraient “contactés par Live Here Now pour être remboursés ou se faire offrir le CD d’un autre concert”. 

(3) Martin The Divorcer, parodie complètement bizarre – et cruelle – de John The Revelator, comprenant des paroles grossièrement substituées sur le divorce du membre de Depeche, flottait librement sur Internet pour que tout le monde l’entende en janvier 2006. 

(4) Deux autres concerts ont été annulés : l’Alvalade Stadium de Lisbonne, avec Gary Numan, prévu le 28 juillet mais annulé 10 avant à cause des difficultés financières du promoteur ; et l’Hayarkon Park de Tel Aviv – qui aurait été la première apparition de Depeche Mode en Israël – à cause du conflit israélo-libanais de 2006. 

(5) De manière confuse, l’EPK comprenait un commentaire sur tous les singles présents sur le CD de The Best Of, dont les chansons qui n’étaient pas sur le DVD, mais excluant celles sur le DVD qui n’étaient pas sur le CD. 

Traduction – 30 décembre 2017

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