Stripped – Chapitre 36

Remix et remodelage

“Ce qui est excellent avec Depeche, c’est que quand on… demande [des remixes], généralement, il y a tellement de personnes dans différents types de musique – comme Mike Shinoda, par exemple, de Linkin Park – qui sont en fait des fans de Depeche Mode, ou l’une des raisons pour laquelle ils ont commencé à faire de la musique, c’était à cause de Depeche Mode, bien que la musique qu’ils fassent ne soit pas similaire”.
– Andy Fletcher, 2004

Avec Gahan, toujours énergisé, en pause bien mérité, durant laquelle il a co-écrit plus de chansons à la suite de ses activités d’enregistrement et de tournée en solo, Gore a continué à écrire à vitesse ralentie en préparation d’un regroupement possible de Depeche Mode. Durant cette période, il a joué de la guitare et co-écrit Cloud Nine avec l’ancienne chanteuse de Propaganda/Act, Claudia Brücken, pour l’EP cinq titres Item de One Two – le dernier projet d’enregistrement de Brücken avec son compagnon Paul Humphreys (ancien d’OMD). Il est sorti le 28 juin 2004 sur l’empreinte indépendante du duo, There(there), à l’origine disponible uniquement sur eBay.

Cependant, c’était Fletcher qui est devenu le plus proactif du trio incertain au cours du reste de l’année 2004. Le 14 juin a vu la sortie de In It For The Money de Client, “riposte ironique au cynisme de la culture pop” comme un critique en ligne l’a décrit, écrit et co-produit par Client et Joe Wilson de Sneaker Pimps. La pochette du single restait fidèle à la vision marketing anonyme de Fletcher, avec une photo sans tête qui attire l’œil des Clients A et B posant de manière provocante comme hôtesses de l’air, avec des chemisiers bleu ciel moulants qui ressortaient sur des gants de cuir, des jupes aux genoux et des talons aiguilles, le tout noir. Quand Simon Harper, du magazine Clash, leur a posé la question, Sarah Blackwood, “Client B”, a réitéré, “On voulait nous donner un peu de chance en laissant les gens écouter la musique sans savoir qui on était. Après ça, on aimait la manière dont étaient les images, alors on a continué. J’en ai marre de voir ces images irréelles de femmes, et on sait qu’elles ne ressemblent pas à ça – tout est trafiqué, alors je préfère faire quelque chose d’intéressant avec l’image, à l’opposé de photos trop jolies”.

Les costumes ont refait apparition dans un clip sobre, principalement en noir et blanc, comprenant la claviériste Kate Holmes, “Client A”, jouant légèrement sur un synthétiseur Clavia Nord Lead 2X, dans un environnement blockhaus lugubre des années 1960, avec les mots en capitales LOVE, SEX et MONEY renforcés en néon de couleurs  superposés, on présume pour un facteur choc ajouté.

Malgré la connexion Depeche Mode, il est peu probable que le single aurait atteint son public cible alternatif et plus jeune. Avec peut-être cela à l’esprit, la face B, Down To The Underground, était notable pour son inclusion d’un invité au chant, le chanteur/guitariste alors des Libertines, Pete Doherty, possible conséquence du groupe étant managé à l’époque par le mari de Holmes, Alan McGee. Les versions importées aux États-Unis du single attiraient encore plus l’attention sur la connexion avec l’ajout d’un autocollant sur la pochette indiquant : “Face B exclusive comprenant Pete Doherty (Libertines)”.

Dans l’état des choses, même pas la sortie d’un EP en téléchargement (avec pochette CD complète) comprenant sept morceaux dont des remixes – d’artistes comme Richard Norris du groupe dance vétéran The Grid et Dave Ball (de Soft Cell), ainsi que Fletcher lui-même – ne pouvait envoyer In It For The Money ade-delà de sa 51ème place dans les charts britanniques le 26 juin.

Le partenariat Toast Hawaii / Client a fait suite avec Radio, sorti le 20 septembre, sous tous les formats (le 45 tours incluant une face B exclusive, Dirty Little Secret, elle-même un retravail du morceau disponible uniquement sur le site web, Telephone Sex) dans une pochette reprenant les uniformes d’hôtesses de l’air. De manière significative, il n’y a pas eu ensuite de téléchargements. Chris Elwell-Sutton a chroniqué un concert promotionnel au Notting Hill Arts Club de Londres – résidence de la soirée club mensuelle de Client, Being Boiled – pour le Evening Standard de Londres : “Dans ce qui pourrait avoir été un hommage aux pionniers électroniques Kraftwerk, Client portaient des uniformes, optant pour le look hôtesse de l’air sexy… C’est juste pas de chance que leurs costumes étaient quasiment identiques à ceux portés par les poupées du clip Air Hostess, single récent des boy-rockers décidément pas cools, Busted… Ce devrait leur prendre un petit peu plus de contrôle de qualité pour les pousser à bout”.

Lynsey Hanley du Daily Telegraph a récompensé Client d’un “Presque Célèbre” : “La musique électronique fétichiste de Client, reflétée dans un DJ set qui inclut des classiques tels que Blue Monday de New Order, et Being Boiled de Human League, est renforcée par leurs paroles austères et leur image assez saisissante, fondée sur les uniformes portés par les hôtesses de Scandinavian Airlines à la fin des années 1960. Leur look peut être ironiques, mais elles sont extrêmement sérieuses à propos de la synth-pop”.

Malgré d’autres dates promotionnelles en club, Radio n’a pas réussi à atteindre son média homonyme, avec un placement d’une semaine décevant dans les charts à la 68ème place le 2 octobre ; ce qui est dommage étant donné que le disque était possiblement l’effort le plus entraînant de Client jusqu’ici, comprenant un riff répété et retardé dans l’intro qui ressemblait vaguement aux accords d’ouverture du tube mineur de retour de Human League en 1990, Heart Like A Wheel.

Blackwood a continué à louer l’engagement de Fletcher : “Il est tellement passionné et enthousiasmé par ce qu’on fait. Je pense que c’est assez rare. Où allez-vous trouver un patron de label qui a le temps ou le penchant pour partir avec vous, voyager en économie, et partager des chambres d’hôtel ou des loges ? Il n’est pas du tout diva ; il est assez heureux de se salir les mains avec nous, ce qui est vraiment sympa”.

Andy Fletcher : “La manière dont j’ai travaillé, c’est comme le truc Daniel Miller / Depeche ; je donne tout. En gros, je suis impliqué pas que juste avec le label. J’aide à l’écriture des chansons ; je coproduis les chansons. On tourne ; on fait tout [ensemble]. Je suis impliqué dans tous les aspects de leur carrière, mais – d’un autre côté – elles aussi, ce qui n’arrive pas vraiment avec des artistes, en règle générale”.

Décrit par les membres comme étant “plus ombre, plus lugubre et plus sexy” que leur premier album, le deuxième album de Client, City, sorti le 27 septembre, comprenait le chant de Martin Gore sur Overdrive. Le soutien complet de Fletcher s’étendait à ses talents de DJ lors de la soirée de lancement du CD à Londres deux jours plus tard. (1) Down To The Underground, qui comprenait Pete Doherty, a été jouée, ainsi que les singles In It For The Money et Radio, tandis que le co-leader des Libertines, Carl Barát, a co-écrit et chanté sur Pornography – décrit par le duo comme un “ode coquin à la monogamie”.

Sarah Blackwood : “Ils [Barát et Doherty] aimaient notre musique, et on a juste demandé, Eh, ça vous dirait d’être dessus ? Et ils ont répondu, Okay, d’accord. On ne pensait pas qu’ils viendraient, mais Pete est apparu. Kate [Holmes] lui a donné une bouteille de champagne et des cigarettes, et il l’a fait. Et puis Carl est arrivé, et il avait une bouteille de cognac. Il l’a fait aussi. C’est très flatteur de les avoir. Je pense qu’ils aiment ça. Les fans des Libertines, je pense, sont des personnes qui aiment la musique, alors ils devraient apprécier une bonne chanson, électro ou à guitare. On l’espère, en tout cas”. (2)

City a reçu des critiques polies même s’il ne s’est pas beaucoup vendu. “Le succès, pour nous, ce n’est pas les tubes dans les charts, a remarqué Holmes, presque défensivement, c’est d’être respecté”.

* * *

En même temps qu’est apparu l’album de Client, le DVD Devotional de Depeche Mode a finalement vu la lumière du jour, quasiment neuf ans après la sortie de la vidéo originale nommée aux Grammys. Reprise Records a organisé deux diffusions gratuites le 20 septembre au cinéma West Hollywood de la chaîne d’art et d’essai appartenant à la famille Laemmle et au Loews Theatre à Metreon au sein du plus grand complexe de cinéma de San Francisco. Après cela, les publics des deux établissements ont reçu un badge Devotional gratuit et limité en achetant le double DVD dans les Virgin Megastores locaux.

La plupart des Devotees avaient déjà une petite idée de ce à quoi s’attendre, puisqu’une bande annonce du DVD de deux minutes avait été créée et postée par la suite le 9 août sur le micro site consacré à Devotional(3) Le disque Un comprenait le film du concert original, plus deux chansons bonus (Halo et Policy Of Truth). Les bonus exclusifs au second disque incluait une série de huit projections qui ont été utilisées sur la deuxième moitié de la tournée Devotional (pour Walking In My ShoesStrippedCondemnationJudasI Feel YouNever Let Me Down AgainIn Your Room et Enjoy The Silence), six clips remasterisés, le Depeche Mode Rockumentary de MTV, et une interview de Anton Corbijn. Certains fans fervents sont même allés jusqu’à organiser de manière indépendante des showcases du DVD Devotional dans d’autres pays – notamment en Pologne et en République tchèque, indicateur de la popularité persistante de Depeche Mode dans l’ancien Bloc de l’Est.

L’hyperbole de la presse qui accompagnait le DVD proclamait fièrement que “Devotional est un document joliment filmé de l’un des concerts les plus extravagants et ambitieux du groupe ; avec un concept scénique épique et innovant et des visuels uniques ; le tout produit par Anton Corbijn. Devotional est plus qu’un simple DVD live – c’est un voyage qu’on n’oublie pas”. Avec pas moins de 50 fonds d’écran d’ordinateur et d’extraits vidéo Quick Time de tous les aspects du DVD ayant été étalés sur le micro site à l’approche de la date de sortie, il était clair qu’un plan d’action avait été bien réfléchi pour garder Depeche Mode proéminents.

“Il y a eu une sortie de période bizarre quand Jonathan [Kessler] a vraiment pris le contrôle en tant que manager”, a dit Fletcher en réfléchissant sur les tensions que la tournée Devotional avait apportées. “Depuis lors, toute la nature des communications du groupe a complètement changé. Même quand Jonathan venait juste de prendre le contrôle – il était en quelque sorte l’intermédiaire. C’était Alan et Dave, toujours, et Martin et moi, alors on était toujours à égalité. Mais maintenant, même si Jonathan est le manager du groupe, il est en quelque sorte le bras droit de Dave, en réalité. Certainement au cours de ces dernières années, ça a été une manière complètement différente de travailler ; c’est un peu une dynamique bizarre… On a toujours été un groupe un peu bizarre, mais c’est bien plus que ça. Tu as trois personnes qui jouent du clavier, alors il n’y a pas de batteur ni de bassiste. C’est facile [pour les gens] de comprendre ça, mais quand ils font ça ils pensent, Il fait quoi lui ?”.

Fletcher a confirmé que sa confiance en soi a temporairement chuté après cette tournée épuisante : “J’étais passé d’être, en tant que tel, le manager au sein du groupe, à traiter avec tout le monde – à chaque fois qu’on avait de nouveaux agents, j’allais les rencontrer et je coopérais avec toutes les diverses maisons de disques, alors quand Jonathan a repris le contrôle, j’étais un peu perdu. Avec Toast Hawaii et Client, ce qui s’est passé, c’est que j’ai vraiment mis mon sens de la valeur [de nouveau] en perspective”.

La question “vont-ils, ou pas, se réunir ?” a été répondu en partie quand Enjoy The Silence 04 – le 40ème single de Depeche Mode (en quelque sorte) est sorti – tout d’abord comme un morceau à télécharger le 27 septembre, suivi par un single CD le 18 octobre. La version originale de 1990 a été “Réinterprétée par Mike Shinoda” – plus connu comme le rappeur, le claviériste, le choriste et le guitariste du groupe nu-metal/alt-rock californien qui côtoie le sommet des charts, Linkin Park.

“Depeche Mode est l’un des groupes les plus influents de notre époque, a déclaré Shinoda. Leur musique est une inspiration pour moi, et je suis excité à l’idée que nos fans entendent mon approche de l’une de mes chansons préférées de Depeche Mode”.

“C’est l’une de ses chansons préférées, et il l’a faite dans son style, de ce fait, a complimenté Fletcher. Il a fait un très, très bon boulot dessus”.

De manière intéressante, Depeche n’a pas participé au clip animé. À la place, le réalisateur allemand montant Uwe Flade a incorporé des images du groupe extraites de diverses performances live, dont les DVD Devotional et One Night In Paris, plus la performance de Cologne filmée par MTV de la tournée The Singles.

“On ne pensait pas devoir apparaître dans le clip, parce que le clip de Enjoy The Silence lui-même était un classique, et on ne peut pas vraiment faire mieux que ça, a raisonné Fletcher, alors on a fait cette chose du type animation, [qui] est assez populaire en ce moment… Mes gamins l’aiment certainement !”

La face B du single comprenait Halo – Goldfrapp Remix, autre morceau populaire de la période Violator à être repris par les chéris électronica relativement nouveaux de Mute. “Depeche Mode est le seul groupe électronique à s’être élevé au-dessus de leur propre genre, a dit la chanteuse Alison Goldfrapp, et cela a été un privilège d’avoir travaillé sur un morceau aussi génial”. Fletcher a loué l’effort du duo : “Cette version, je pense, est en fait meilleure que la nôtre ; elle est très atmosphérique. C’est toujours sympa quand ça arrive… Depeche n’a jamais – à part sur scène – travaillé avec des chanteuses, parce que les paroles de Martin sont très ambiguës sur le plan sexuel de toute manière. Alors peut-être que ça pourrait être quelque chose pour l’album suivant”.

Enjoy The Silence 04 est entré dans les charts singles britanniques à la septième place après avoir atteint le sixième échelon initial en milieu de semaine (qui correspondait à la place atteinte par l’original de 1990), soutenu par une pluie simultanée de remixes additionnels sur des singles CD et maxi 45 tours en édition limitée de la part du DJ allemand Timo Maas et du partenaire de production Martin Buttrich, plus le remixeur/producteur britannique respecté Ewan Pearson. Timo Maas : “On était fiers d’avoir été sollicités pour remixer Enjoy The Silence, mais Depeche Mode est un groupe précurseur, et le morceau est l’un des 10 classiques de tous les temps. Cela n’a pas été facile quand les mélodies sont gravées dans votre cerveau. Je pense que tout a bien fonctionné, cependant”.

Ewan Pearson : “C’est dangereux de toucher aux classiques. J’ai toujours juré sur la tête de ma mère que je ne ferais jamais de remix de quelque chose que j’aimais tant, mais, bien sûr, quand on te le demande, c’est impossible de dire non. Enjoy The Silence est l’un de mes singles préférés de tous les temps ; j’ai toujours mon 45 tours usé, et je pense que c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai décidé de faire de la musique en premier lieu”.

Le single CD en édition limitée de Enjoy The Silence 04 a vu en plus Something To Do de Some Great Reward (1984) recevoir un relooking dancefloor plus moderne de la part du partenariat de production européen Arnaud Rebotini et Ivan Smagghe pour Black Strobe. Outre-Atlantique, Enjoy The Silence 04 mené par le remix de Shinoda a fini par rentrer dans les charts Hot Dance Singles du Billboard à la première position le 11 décembre, preuve indéniable de l’importance continue de Depeche Mode au sein de l’état amorphe de la culture dancefloor.

Sorti le 25 octobre, un album accompagnant, Remixes 81>04, a battu le record de ventes de 1 million d’exemplaires de part le monde sous toutes ses formes – un exploit si on considère que les aficionados de Depeche Mode possédaient déjà la plupart des remixes inclus.

L’essai qui accompagnait l’album, intitulé “Remixed Remixes” (“Remixes remixés”), a été écrit par Paul Morley, qui avait à l’origine écrit le tout premier article du groupe à la une du New Musical Express en 1981 : “L’histoire du remix de Depeche Mode peut être considérée comme une histoire du remix tout court… Avec Depeche Mode, il y a la réalité du groupe électro-pop influent qui a émergé au début des années 1980 et qui semblait faire partie d’une histoire de la pop où on mentionnerait également Human League, Ultravox, OMD, Gary Numan et Soft Cell. C’était les Kraftwerk de Basildon, le Roxy adolescent, les garçons rythmés de l’Essex.

“C’était la réalité originale du groupe – Cabaret Voltaire comme un groupe doo-wop, et puis les autres Depeche Mode alternatifs dérivés de là – les remixes de l’image de Depeche Mode ont commencé à arriver ; l’idée du groupe a été retravaillée, remodelée, reformée. Des versions idylliques de Depeche Mode se sont développées – le groupe de rock de stade électro-acoustique qui couvrait le fossé culturel entre Kraftwerk et U2 ; le groupe culte électro-goth qui battait l’espace temps entre les Cure et Nine Inch Nails ; la disco fantasque avant-gardiste qui se glissait et se faufilait dans la grosse ligne noire entre la trance-techno et la house latente ; les pionniers du remix qui ont tracé une route condamnée et glamour entre la rave et le cimetière”.

Avec la musique de Depeche Mode absorbée par une nouvelle génération d’artistes, Mute a été l’instigateur d’une série de stratégies marketing innovantes conçues pour maintenir l’intérêt pour l’album. L’une de ses fonctions était un site soi-disant secret au sein du site officiel du groupe, où les acheteurs d’un disque bonus en édition limitée pouvait accéder à “un choix incroyable de bonus et de téléchargements exclusifs”, dont une application de remix, comprenant un mixeur huit pistes virtuel avec un groupe d’une certaine de samples, de chant, de batterie, d’effets sonores et de riffs synthétisés de Depeche Mode (y compris les parties de production de Enjoy The Silence), permettant effectivement aux utilisateurs de créer leur propre remix de Depeche Mode.

Comme on pouvait le prévoir, la nature technologique du site s’est avérée problématique, forçant des excuses via le site de DM le 4 novembre. En moins de 24 heures, les visiteurs en ligne ont été informés que le site secret venait d’être incorporé à la place au micro site consacré à Remixes 81>04.

En soutien simultané à Remixes 81>04, une série de remixes téléchargeables de Enjoy The Silence ont été sortis, suivis le 1er novembre par cinq morceaux plus commerciaux téléchargeables un par un et un EP digital quatre pistes Depeche Mode – Remixes 04. Comme si cela ne suffisait pas à la digestion des fidèles, une sélection additionnelle de téléchargements individuels rares et recherchés a été rendue disponible via le site secret problématique. “Dave s’en fout totalement [des remixes], a déclaré Fletcher, mais ça a pris huit mois environ pour persuader Martin, parce qu’il pensait que Daniel et Mute essayaient de se faire de l’argent facile ! Je l’ai appelé en lui disant, En fait Martin, je sais que ça pourrait sembler un peu bizarre, parce que ce n’est pas l’idée de Daniel, c’est la mienne. Et il a sorti, Quoi ! C’était ton idée ? Je croyais que c’était celle de Daniel. J’ai répondu, Non, c’était mon idée, et Daniel l’a assumée ; je suis sûr, oui, que Mute veulent faire de l’argent là-dessus, mais c’est une chose très crédible et digne à sortir.

“On ne peut plus acheter ces choses – oui, tu peux commander certaines choses, mais certaines sont retirées ; certaines tu peux trouver sur internet, via Mute Bank [service de vente à distance en ligne de Mute], mais de nombreuses choses n’existent plus ou sont épuisées. Alors les rendre disponibles à nouveau est une bonne chose ; beaucoup de personnes qui acheteront ça ne sont potentiellement pas de gros fans de Depeche Mode, parce que tous les autres artistes ont fait ces remixes – une affiche étonnante, plus on a tous les meilleurs de nos remixes, de Shout! et Just Can’t Get Enough”.

Quand il est apparu comme présentateur d’une émission spéciale d’une heure, Best Of Depeche Mode Video, (diffusée le 24 octobre dans le cadre du Weekend Depeche Mode de Viva TV en Allemagne), Fletcher s’est concentré sur les versions de Remixes 81>04, synchronisées intelligemment sur leurs clips originaux respectifs.

En commençant avec Just Can’t Get Enough – Schizo Mix (remix original du maxi 45 tours en 1981), Fletcher a remarqué : “On a toujours été de grands fans de Mute Records, et de travailler avec [Daniel Miller] en studio a été absolument fantastique – il avait tout ce vieux matos génial et c’était très, très inspirant. C’est un mix très spécial, je pense”.

À propos de son clip “jeunot”, Fletcher s’est moqué, “Dave a dû demander à la maquilleuse [de] lui mettre un peu de poils au menton pour qu’il paraisse plus violent !”

Concernant le Little 15 – Ulrich Schnauss Remix (extrait du triple CD édition limitée de Remixes 81>04), Fletcher a révélé : “Martin, en particulier, voulait des noms – disons – plus inconnus, ou des gens qui font de la musique plus étrange… on ne voulait pas juste faire [ces remixes] tous commerciaux, et c’est l’un d’entre eux”.

Plus connu pour les auditeurs les plus perspicaces pour son album instrumental mélancolique pourtant très beau, Far Away Trains Passing By, la réorchestration sympathique de Schnauss de la balade de Gore (extrait de l’album de 1987, Music For The Masses) surpassait apparemment celle de l’arrangement impressionnant de cordes samplées d’Alan Wilder inspiré par Michael Nyman qui étayait l’original. Paradoxalement, après son changement dramatique de ton au milieu, le remix de Schnauss ressemblait à Tangerine Dream période années 1970, avec l’ajout d’une séquence de basse analogique hypnotique supportant des couches de cordes synthétisées éthérée. (4)

Fletcher a été directement impliqué dans la création de Personal Jesus – Pump Mix : “On enregistrait à Milan – on commençait juste… l’album Violator, et on avait fait venir François Kevorkian de New York pour mixer le single avec nous ; puis, après, on a fait ce mix… avec moi, parce que les autres en avaient marre – fatigués, alors ils sont sortis en club à 1 heure du mat’, et ils sont rentrés à 6 heures du mat’ pour l’écouter. On peut imaginer leur réaction ! C’est un mix vraiment, vraiment, vraiment bon”.

Plus tard dans l’émission, Fletcher a fait remarquer comment Depeche Mode avait le chic de demander à des gens de faire des remixes pour eux qui – la plupart du temps – sont devenus légitimement populaires. Des exemples cités incluaient William Orbit avec Walking In My Shoes – Random Carpet Mix (Full Length) et Home – Air “Around The Golf” Remix par le duo français Air.

L’idée de remix de Fletcher a été étendue au maximum avec la sortie le 22 novembre d’un single maxi CD (son contenu reflétant celui du EP digital sorti plus tôt), d’un maxi 45 tours édition limitée et d’un autre maxi 45 tours édition “extra” limitée. Pour le bien de ceux qui n’en avaient pas marre de Depeche Mode, le 13 décembre, Mute a sorti un coffret Remixes 81>04 en édition limitée numérotée à tuer les comptes bancaires qui comprenait six vinyles.

“C’est un sentiment merveilleux de s’asseoir à écouter un mélange aussi intéressant d’artistes prendre l’âme de Depeche Mode et d’y ajouter une autre dimension”, dit Gore, dont les chansons fournissaient la base de tous les remixes présents sur les diverses éditions de Remixes 81>04 à part trois.

“Il est important de dire ce ce n’est pas un nouveau produit de Depeche Mode, de ce fait”, a averti Fletcher, ajoutant : “Évidemment, les fans attendent, vraiment, un nouveau produit, [mais] on espère que cet album puisse effectivement se transmettre à des personnes qui ne sont pas juste des fans de Depeche Mode, parce que c’est comme l’histoire du remix”.

*

(1) Gore a fait un DJ set invité à la soirée Being Boiled de Client le 17 août – joli coup pour tous les fans de Depeche Mode dans le public, étant donné la résidence californienne de Gore à Santa Barbara. 

(2) Doherty et Bank fréquentaient les soirées Being Boiled, avec l’ancien guitariste du Clash et producteur des Libertines Mick Jones et une autre icône du punk, le bassiste de Generation X et de Sigue Sigue Sputnik, Tony James. Client ont souvent fait la première partie du nouveau groupe de Jones et James, Carbon/Silicon.

(3) C’était un autre site secondaire du site principale de Depeche Mode, consacré à la sortie de Devotional en DVD, ressemblant à celui créé plus tôt pour la sortie de 101 en DVD.

(4) Ceci était à peine surprenant étant donné l’admiration de Schnauss pour les pionniers allemands de la musique électronique qui s’était étendue aussi loin qu’un collaboration avec le fils du fondateur/mentor Edgar Froese, Jerome, sur le label Liftaz de ce dernier basé à Berlin.

Traduction – 11 septembre 2016

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